Les Français nombreux à simuler leur révolution fiscale, Le Monde, 26 janvier 2011

Le Monde, 26 Janvier 2011

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En l’espace de cinq jours - entre le jeudi 20 janvier et le lundi 24 janvier - le site www.revolution-fiscale.fr, a recensé “80 000 visiteurs uniques”, selon ses concepteurs. Le simulateur de réforme fiscale qu’il propose a notamment fait l’objet de “120 000 demandes”.

“Nous restons à un rythme quotidien très élevé (entre 10 000 et 20 000 nouvelles simulations réalisées chaque jour, avec des pointes à 50 000 vendredi dernier), ces chiffres vont donc probablement atteindre des niveaux très élevés dans les semaines qui viennent”, souligne l’économiste Thomas Piketty qui, avec deux autres de ses confrères, Camille Landais et Emmanuel Saez, est à l’origine de la création de ce site.

Celle-ci accompagne la publication d’un livre, coécrit par ces trois économistes et intitulé “Pour une révolution fiscale” (lire ici). Ils y établissent un état des lieux du système fiscal français qu’ils décrivent comme inéquitable et dont ils estiment qu’il est en “échec”.

Les trois économistes soulignent ainsi que les 5 % de Français “les plus riches” (disposant d’un revenu brut mensuel individuel supérieur à 6 900 euros) sont soumis proportionnellement à moins de prélèvements obligatoires que les 50 % de Français “les plus modestes” (disposant d’un revenu brut mensuel individuel de 1 000 à 2 000 euros). Dans leur démonstration, ils englobent impôts, CSG, ISF, cotisations sociales…

Impôt unique

Ce livre est aussi l’occasion pour les trois économistes d’émettre des propositions pour “une imposition plus juste”. Ils proposent ainsi la création d’un nouvel impôt sur le revenu, qui “remplacerait la contribution sociale généralisée (CSG), l’impôt sur le revenu, le prélèvement libératoire et l’impôt proportionnel à 18 % sur les plus-values, la prime pour l’emploi, le bouclier fiscal”.

Cet impôt unique serait “payé par tous les Français, prélevé à la source sur les revenus du travail et du capital (comme l’actuelle CSG, avec la même assiette que cette dernière), suivant un barème progressif (comme l’actuel impôt sur le revenu)”, indiquent-ils.

Ce barème s’appliquerait à la somme de tous les revenus bruts individuels actuellement soumis à la CSG (salaire, revenu d’activité non salarié, retraite, chômage, revenus du capital, y compris plus values). Le tout rapporterait “environ 147 milliards d’euros”.